Ce qui me ramène toujours à toi

L’odeur du gaz quand on tourne le bouton

très légèrement âcre

qui fait toujours un peu tourner la tête

avant que l’allumette ne s’approche du brûleur

l’odeur sucrée et caramélisée des oignons que l’on fait revenir au fond de la casserole

avant d’y ajouter les ingrédients de base  de cette sauce si bonne

à tartiner seule sur du pain – ou à allonger avec de l’eau pour y faire cuire les légumes du couscous ou de n’importe quel autre plat qui viendrait à l’idée

sauce tomate, harissa, sel, poivre

avec cela vous pouvez aller au bout du monde

son petit secret de cuisine la salsa

bien avant que je sache que c’était aussi le nom d’une danse qui me ferait vibrer sur les pistes quand je serai grande le samedi soir

l’odeur du Monsavon dans la salle de bains

après sa toilette

 ce petit parfum de lavande associée à une idée de frais et de propre

l’odeur rare

de la poudre compacte

de soleil et de bébé

du rouge à lèvres

de baleine enfin c’était ce que l’on pouvait penser vu que c’était le gras de ce cétacé dont on se servait à l’époque

et ce bâton de fard à paupière vert irisé

pour les grandes occasions quand elle se maquille

mais qu’on « sniffait » en ouvrant le tiroir de la salle de bains et qu’on essayait quand on était petites

L’Air du Temps, ce parfum – qui n’était même pas le sien ? avec cette pointe de jasmin

« L’ami » Ricoré du matin

qui moi m’écœurait quand j’étais enfant jusqu’à que je l’adopte bien plus tard

avant d’être atténué et noyé par le nuage plus ou moins conséquent de lait

qui scandait aussi la journée pour ses pauses bien méritées ou pour partager un moment avec sa plus jeune sœur

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