Remercie Ment – Remerciements

REMERCIE-MENT

  1. Je voudrais voir le responsable de l’Etymologie ! C’est quoi cette assemblage hasardeux ? Je lance une pétition pour la suppression du suffixe ! Comment peut-on associer « Merci » à « mentir » ? Allez, à trois je la lance. Un, deux… Eh ! me dit la petite voix, j’espère qu’à ton âge tu sais que souvent merci ment !
  • À toutes les recettes du cahier non-écrit de ma grand-mère ! Merci ! Me voilà bien avec mes souvenirs de gourmandises lointaines. Où je vais les trouver maintenant les ingrédients, les proportions, les cuissons au feu de bois ! Et puis c’est quoi déjà « une bonne pincée de sel » ? Mais, au fait, c’est pas des remerciements tout ça ! Tant pis, je persiste. Merci ! pour les souvenirs des plats mémorables qui ne m’ont jamais fait grossir parce que je les mangeais volontiers. Tiens, me voilà à remercier pour un mensonge ! Et finalement, pourquoi pas !
  • Remerciement à ceux qui remercient pour un oui, pour un non. Je préfère pour un oui. Remercier pour un non, on le fait toujours un doigt tendu vers la porte ouverte.

POUR DIRE LA GRAND « A » 

  • Merci à ceux qui parlent avec un accent. Pas un accent qu’on travaille ou un de ceux qui font sourire. L’autre accent celui auquel on n’échappe pas, celui avec lequel on a appris la langue des autres. Merci, Andréï pour votre accent porté à bout de voix ! Un roulement slave creuse la neige qui tombe sur Krasnoïarsk. Je la reçois froide puis réchauffée et amollie par le bleu des yeux. Votre accent m’invite de l’autre côté de la frontière où une vraie langue se parle. Fini l’accent. Dans vos livres, Andréï Makine, il a la voix du frère et celle de l’amant. Quand donc me lirez-vous vos textes, au creux de mon oreille. Je n’attends que cela pour redire merci.
  • Je ne te dirai pas merci. Je te dirai « je t’aime ».

ET POUR LE RESTE !

  • Santé ! Je bois à l’insomnie ! Je trinque aux rêves inachevés ! Tchin ! les paupières épaisses, les lèvres pâteuses, les cheveux à la guerre. Je bois à la grande Nuit Blanche ! Santé la muse ! Je suis pour la fermeture des droguistes !  Je boirais la nuit jusqu’à la lie de l’aube. C’est moins mauvais pour la santé !
  • Vingt ans que tu m’appelles. Et autant de temps que je viens. Je n’ai plus peur du noir ni de la musique forte. Tes images sautent vers mon visage ébloui. Ébloui, même dans l’obscurité. Tu m’as vu pleurer et, quand je reniflais, tu ne t’es pas retourné, le sourcil au garde à vous. Tu le savais toi, que ce film était pour moi. Merci pour les films chinois, dans cette langue apprise il y a longtemps. J’y retourne avec toi à Shanghai ou dans les ruelles boueuses du Yunnan. Je les mange les raviolis fumants pendant que la pluie tombe. Avec toi je vais loin. Comment connais-tu mes rêves d’Islande ? Prenons rendez-vous, vite. J’ai oublié de te dire merci. Quand m’as-tu dit qu’a lieu la prochaine séance ?
  • Faut pas les oublier. Je me souviens des lumineux, des polis, des séducteurs, des commerciaux, des contrits, des généreux, des distants, des amoureux et des élégants. Faut pas les oublier. Vous auriez mérité plus que mes yeux qui pétillent. À vous, sourires que j’embrasse sur la bouche, j’en profite pour dire merci.

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