à pas fenêtre

Toujours ce poids grisaille à la limaille du jour, cinq heures trente petits chants d’oiseaux, la fenêtre entrouverte, échappant de fumées, les cigarettes volatiles des garçons, un souffle sous mes mots énervés : fenêtre plus grande encore ! tout en grand, la porte aussi, à six heures, des ouvertures où fumée en partance comme au grand jour tout ce que nuit dans son coin, l’accumulation des fumées, pensées closes en nos têtes, déversement par la fenêtre, mieux, beaucoup mieux. Et puis encore, lit en désordre, les plis du drap comme en fentes les pensées, secousse des îlots, ordre des petits tas, serviettes d’un côté, vêtements sortis de l’essoreuse, pensées tordues lissées sur elles-mêmes, ci-joints les préparatifs de l’aube et des mères dans la pénombre. Les radis pas poussés sur la fenêtre, ni cerises ni tomates, petits formats pas de chance, pas de noyau. Le rebord des inquiétudes. Le plus jeune levé en attendant, café au lait, l’agitation, à peine bonjour. Retour si tard, à prévoir tout au fond du couloir. Coup de balai, la vaisselle et puis les plis des couvertures. Fenêtres toujours ouvertes, comme si maison respiration, la porte entrebâillée pour vertébrés du voisinage, câlins câlins pour le très grand tout seul en matinée, des plats dans le frigo, qu’à poussoir dans le four, juste quelques minutes prêts. La fermeture pas obligée, même en allant promener, ne fermera rien du tout et parle tout seul, la tête dans son bocal, le chat sur le rebord, n’agitera pas la clochette, pas de bruits pour les voisins, mais bien refaire le nœud, clochette recul tous les oiseaux, pas d’attrape-moineaux, trop cruel, mauvaise cérémonie du sang, les petits corps à plumes déposés dans l’évier, fini ! cet après-midi la pluie ne pas oublier, replier le linge si trop humide sous l’accoudoir des arbres, reviens sur tes pensées : regarde ! me revoilà ! comme la rue ploie et dévale, tu n’as plus qu’à poser la tête sur un égouttoir, écouter plus sûrement qu’on ne mange, écouter la fenêtre grand ouverte !  

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