Au gré du vent

Elle regarde ses pieds s’enfoncer dans le sable mouillé. Un chapelet de bulles s’en échappe. Elle s’immobilise le temps de les voir disparaitre. S’amuse du flux et reflux de l’eau de mer sur ses orteils. Une vague inondera bientôt ses chevilles. Elle la voit arriver au loin. Celle-ci ou bien la suivante. Elle aime regarder le mouvement indomptable de l’océan. Elle avance vers la digue. Derrière elle on s’amuse à confectionner des châteaux de sable ou à jouer au ballon. Elle préfère observer l’horizon pâle. En silence. Elle s’éloigne encore. Le vent gémit à ses oreilles. Il est doux et sauvage. Elle aimerait qu’il l’emporte au large. Loin. Très loin de la ville et de son corps encombrant. Elle aimerait être une autre. Trouver sa place. La petite pièce manquante. Elle pensait la trouver ici. Dans cette ville. Sur ce rivage. Elle l’espérait tant. L’horizon soudain se brouille. Elle relève son blouson par-dessus sa tête et regroupe ses genoux contre elle. La pluie ne l’a jamais effrayée.

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